LA TERRE EST UNE FEMMEQui donc a modelé sa silhouette exquise,
Forgeant ce sédiment, ce caillou chatoyant ?
Qui donc a engendré ces îles, ces banquises,
Formant cet univers et ce tableau vivant ?
La Terre est une femme au regard scintillant ;
Au secret de la nuit, le voici qui s’allume
Tout comme un papillon limpide et transparent
Qui jamais ne s’éteint, jamais ne se consume.
Féline, elle se meut comme une ballerine,
De l’aube, jusqu’au soir, au cœur du firmament,
Son ventre est un jardin fécond et palpitant.
L’Horizon s’arrondit aux seins de ses collines.
Des jardins suspendus, naguère à Babylone,
A la fugacité des Roses de Corfou,
Elle a de ces reflets mystiques qui rayonnent
Débordant de couleurs jusqu’à nous rendre fous.
L’Hiver, elle revêt sa robe zibeline,
L’Automne flamboyant l’habille de carmin,
Le Printemps facétieux, inouï, la taquine,
Jouant à cache-cache étourdi cabotin.
Lorsque l’Eté revient avec les hirondelles,
La rosée du matin parfume ses cheveux
Et, dans le firmament, c’est un bel arc-en-ciel
Qui orne son front nu d’un diadème bleu.